Ou plutôt… que n’est-elle pas ?

L’école à la maison est le terme le plus populaire pour désigner cette pratique. Toutefois, il est extrêmement réducteur et ne représente absolument pas, pour la majorité des cas, la forme d’instruction dispensée par les parents. En général (il y a toujours des exceptions), nous ne reproduisons pas « l’école » à la maison. Nos enfants ne sont ni fermés dans leur chambre à étudier, ni dans une cave sombre et lugubre.

Au contraire : nous sortons pour apprendre ! Chacun le fait à sa manière, mais de nombreuses familles profitent de leur liberté de mouvement pour accompagner les enfants dans les musées, dans la nature, dans des entreprises, partout où il y a des choses à découvrir ou des gens à rencontrer. Tout faire soi-même peut vite se révéler exigeant, il est donc nécessaire de profiter des connaissances des autres.

« L’école à la maison est un projet familial, social et démocratique. »

Christine Brabant – Cofondatrice du centre international pour la recherche en éducation et pionnière de la recherche sur l’école à la maison au Québec

Il est passionnant de se laisser guider par l’élan naturel d’un enfant. Quand il se passionne pour la seconde guerre mondiale alors qu’il a sept ans, il est inutile de lui dire « Tu n’as pas l’âge, c’est au cycle 3 qu’on verra ça. » Au contraire ! C’est l’occasion de nourrir son enthousiasme et son intérêt, en lui fournissant des livres sur le sujet ou de trouver des reportages. Et pourquoi pas rencontrer une personne âgée qui pourra témoigner. Les apprentissages se font tout le temps, à tout moment de la vie, pour peu qu’on offre de la diversité et qu’on y reste attentif.ve.

Mais pour la socialisation… comment faites-vous ?

La question sans doute la plus couramment posée. Comme dit plus haut, les enfants ne sont pas enfermés à la maison. Par déduction, ils sortent et vont régulièrement à la rencontre du vaste monde en de nombreuses occasions. Il y a les copains du quartier, les groupes de parents qui ont aussi choisi l’instruction en famille, les cours de sport, de musique, etc.

Il a été constaté en de nombreuses occasions que, malgré la croyance populaire, les enfants dont les parents ont opté pour une instruction en famille sont bien plus sociables, que les élèves scolarisés dans le public. Le système familial est rarement basé sur la compétition et la concurrence, les enfants n’ont donc pas besoin de toujours devoir se démarquer des autres pour être valorisés. Les parents renforcent les apprentissages, donc pas besoin de système de notes, donc pas de compétition.

Et l’organisation

Ce point n’est pas toujours évident, surtout au début, car les familles vivent et fonctionnent de manière organique et non systématique. Si ce choix est arrivé après une scolarisation dans le public, il faut du temps (parfois beaucoup) pour réapprendre à se connaître, modifier nos comportements. On tâtonne, on cherche, on découvre ce qui est possible de faire ou non. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas de mode d’emploi !

Tout dépendra donc du nombre d’enfants que vous avez, de leurs âges, si vous travaillez ou non, si votre conjoint participe activement ou peu. Tout ceci est très anxiogène quand on se lance dans sur ce nouveau parcours. Mais heureusement, les familles ayant fait ce choix deviennent de plus en plus nombreuses, et donc les offres de partage et de soutien aussi. Ce qui aide parfois au début, c’est de poser un premier cadre, tout en étant conscient.e qu’il devra s’adapter par la suite. Mais c’est à partir d’un cadre mesuré que l’organisation va pouvoir se construire.

Faut-il être enseignant.e ?

Non, pas dans les cantons de Vaud, Neuchâtel et du Jura. Toutefois, accompagner ses enfants dans leurs apprentissages n’est pas à la portée de tout le monde. Certes, inutile de tout savoir sur tout, mais cela demande tout de même quelques compétences de bases pour ne pas se retrouver rapidement dépassé.e. Il faut surtout être capable de se remettre en question et savoir chercher les informations. Voici quelques qualités requises pour réussir sont IEF (liste non-exhaustive) :

Être :

  • curieux.se
  • disponible
  • persévèrent.e
  • patient.e
  • altruiste
  • bienveillant.e
  • capable de prendre du recul
  • organisé.e

Avoir :

  • la motivation malgré la peur de faire faux
  • la volonté d’accompagner son enfant

C’est une décision qui se prend en famille, il est donc vraiment conseillé de trouver un terrain d’entente entre parents, pour éviter que cela tourne en conflit.

Bien souvent, en tant que parents, on n’apprend jamais autant que lorsque l’on se lance dans l’aventure de l’instruction en famille ! On se découvre même parfois la capacité de comprendre des notions jamais acquises jusqu’alors …

« Le terme instruction à domicile désigne une forme d’éducation alternative, généralement dispensée par les parents à leurs enfants, en dehors du contexte scolaire. Ce mouvement a pris une importance notable dans les pays anglo-saxons (Royaume-Uni, États-Unis) à partir de la fin des années 1980. »

Wikipédia